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PROBLEMATIQUE DU FONCTIONNEMENT DES ECOLES PRIVEES EN AFRIQUE Cas de la RDC

11 Juillet 2018 , Rédigé par Ass. Benoit KABEMBA FATAKI

PROBLEMATIQUE DU FONCTIONNEMENT DES ECOLES PRIVEES EN AFRIQUE Cas de la RDC

« Créer une école, c’est aussi une façon de faire face à la pauvreté. En conséquence, notre système éducatif est affaibli. Certes, il existe des écoles privées, réputées pour avoir une formation de valeur. Mais la qualité reste rare dans ces écoles, le business dans l’éducation détruit sa mission même. Une régulation sérieuse s’avère nécessaire et l’Etat est appelé à prendre ses responsabilités »

A la veille de chaque rentrée scolaire : communiqués, messages radiodiffusés,  affiches et publicités de tout genre sont propagés partout. Ceux-ci, annoncent soit la naissance d’une nouvelle école, ou vous appellent à vous inscrire dans une autre ; « La qualité de l’enseignement » est le message phare de ces différentes annonces.

Cependant, la plupart de ces écoles privées posent un sérieux déficit d’infrastructures adéquates. Pas de bancs. Les enfants s’asseyent, au mieux, sur de bouts de planchers à peine rabotés. Et, au pire, nombreux se mettent assis à même le sol. Pour cette deuxième catégorie d’écoliers, le dos du voisin tient lieu d’écritoire ! Pas d’installations sanitaires[1]

Outre le manque d’équipements requis, ces établissements sont un réceptacle d’enseignants non qualifiés. Pour la plupart, des proche-parents du tout puissant fondateur. « Le recrutement du corps enseignant dépend de la seule décision du promoteur de l’école

Dans ces établissements scolaires de fortune l’écolier est « roi ». La moindre sanction pourrait se retourner contre le moniteur. Ce dernier peut risquer la plus « lourde peine », allant jusqu’à sa révocation sans le moindre préavis. Preuve qu’entre l’écolier et l’enseignant, le choix du promoteur de l’école est sans équivoque.[2]

 

[2] Dora Mbalu (2017) Forum des As

Il préfère le départ d’un enseignant à celui d’un élève. Ce qui constituerait un manque à gagner. C’est dans ces conditions qu’on y assiste souvent, à des disputes qui se terminent par des scènes de bagarre n’appelant aucune sanction sévère ! Bien pire, les langues non officielles de l’enseignement  y sont les  plus parlées.

A la lumière de ce qui précède, à l’heure actuel en dépit des efforts mobilisés, le phénomène  préoccupe plusieurs  chercheurs en éducation  dans plusieurs  pays et  même  le notre. Notre étude  qui porte sur « les causes de non usage régulier de la langue française par les élèves dans les écoles privées agréées en ville de Beni »  n’est donc pas neuf, pour dire que nombreux chercheurs ont déjà traitée du problème de fonctionnement des écoles privées sous plusieurs aspects dans différentes parties du monde ; à titre d’illustration :

Mathieu Valdenaire, dans son étude intitulé : « Les écoles privées sont-elles plus efficaces que les écoles publiques ? » Démontre qu’en France pour cette investigation ;  Les résultats mettent en avant le fait que les élèves du privé obtiennent, une fois que l’on contrôle pour les différences observables entre les deux populations, des scores de CE2 moins élevés (d’environ 1,25 - 1,50 points), et redoublent plus souvent au primaire que ceux des écoles publiques. Estimations à partir du panel primaire 1997[1]

R. Djamé, P. Esquieu, et Marie M. Onana et B. Mvogo dans leurs étude intitulé : «  Les écoles privées au Cameroun » conclut en se terme : La plupart des établissements privés, à la recherche d’un équilibre financier, ont à faire un arbitrage: remplir leurs classes et donc leur caisse, mais au détriment des conditions et de la qualité d’enseignement, ou bien pratiquer une sélection numérique rigoureuse, mais qui limite leurs ressources ou leurs capacités, d’investissement. Cette alternative se pose notamment pour ceux qui, bénéficient d’une demande forte, excédant leurs capacités d’accueil théoriques. Ils peuvent alors mettre en place un système de régulation, et de sélection, par le biais d’examens d’entrée, et choisir les effectifs voulus ou

 

[1] Mathieu Valdenaire, Les écoles privées sont-elles plus efficaces que les écolespubliques ? Estimations à partir du panel primaire 1997

résultats qu’ils pourront afficher.[1]

ATOSHA  ESPERANCE,  dans son étude intitulé le rôle des particuliers dans la production des services publics : une analyse des facteurs motivant la création des écoles privées dans la ville de Bukavu. Cas des écoles secondaire de la commune d’Ibanda. Elle s’est assigné l’objectif d’évaluer les facteurs qui motivent la création des écoles privées dans le milieu sous étude, celles-ci étant reconnues non seulement comme un secteur socio-éducatif mais aussi comme un secteur socio-économique, les résultats de son investigation dévoilent les motivations de différentes natures qui sont à la base de la prolifération des écoles privées dans la ville de Bukavu en général, et dans la commune d’Ibanda en particulier entre autres la recherche d’une source de revenu (52%), insuffisance des écoles publiques (25,9) explosion démographique(11,8%) lutte contre l’analphabétisme (9,4). A cela s’ajoutent les facteurs motivant les parents d’élèves à scolariser leurs enfants dans les écoles privées. Entre autres la prime adaptée (40%), l’enseignement de qualité 23,5%), la réputation de l’état de l’école (7,1%) ainsi que la fuite de rigueur dans les écoles publiques (29,4%). En ce qui concerne le mode de fonctionnement de ces écoles, elle a pu identifier qu’elles utilisent le même programme que les écoles publiques tout en respectant certaines normes d’un établissement telles que régie par le ministère sous tutelle. Néanmoins d’après elle,  la plupart des écoles privées dans la commune d’Ibanda ne remplissent pas les normes d’un établissement scolaire secondaire. Pour être plus claire, la plupart de ces établissements engagent le personnel enseignant en tenant compte de la familiarité des promoteurs avec l’enseignant sans toute fois tenir compte de sa compétence et de sa personnalité. Ce qui entraine l’octroi de frais de motivation auprès de certains promoteurs  pour être engagé au sein d’un établissement privé. Certaines écoles, voulant garder un grand effectif gardent aussi des classes pléthoriques avec une discipline assez rigide tout en sacrifiant la qualité de l’enseignement, cela étant car la prolifération de ces écoles privées est un secteur informel de source de revenu. La gestion de ces écoles échappe même au contrôle de l’Etat[2].

                                                                                            Par Benoit KABEMBA

[1] R. Djamé, P. Esquieu, et Marie M. Onana et B. Mvogo(2000), Les écoles privées au Cameroun ,Paris, UNESCO 

[2] ATOSHA  ESPERANCE(2017), analyse des facteurs motivant la création des écoles privées dans la ville de Bukavu. Cas des écoles secondaire de la commune d’Ibanda, mémoire inédit ; UOB

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